Message :
“D’un entretien à l’autre, l’amour de la langue ne brille pas du même brillant ! De l’historienne au linguiste et du journaliste au psychanalyste …Réaction”

Mme Roudinesco s’expose à nouveau de façon consternante dans le journal Libération, qui aurait sans doute mieux à faire ces temps-ci !

Usage ravalé de la langue, vulgarité, technique de communication tellement cousue de fil blanc que c’en est écoeurant ; cela rappelle en effet les accents et le style des plus farouches détracteurs de la psychanalyse.

Mais les temps changent, et l’on peut maintenant dans la cité, avoir un autre rapport à la fonction de la parole et au champ du langage …. Ce n’est pas trop tôt !

Dans un (autre) entretien publié récemment, Jean-Claude Milner* s’entretient avec deux psychanalystes : Juan-Pablo Luchelli et Fabian Fanjwaks.

Jean-Claude Milner est un linguiste, et un chercheur. Il explique comment il a rencontré les textes de Lacan, avant, dit-il, de rencontrer l’homme.

J’ai eu le sentiment de rencontrer quelque chose qui ne ressemblait à rien de ce que j’avais connu auparavant, dit Jean-Claude Milner.

S’en sont suivis de nombreux ouvrages, dont deux livres, centrés sur l’œuvre de Lacan : L’amour de la langue, et L’œuvre claire, séparés par 20 ans.

Jean-Claude Milner le chercheur infatigable, avoue que pour être sûr de découvrir un paysage nouveau, le meilleur parti est de refaire le même chemin, mais en sens inverse.

Cerner l’impensé, en faire l’objet au cœur du dispositif de lalangue, n’est-ce pas la pratique la plus offensive, la plus percutante, la plus décisive, qui ait vu le jour dans le siècle dernier ?

Nous sommes loin de cela avec le navrant étalage du quotidien Libération, et loin de cela aussi avec l’insulte adressée à Judith Miller, qui en l’occurrence retourne à l’envoyeur de façon éclatante.

Depuis plus de 30 ans, en établissant le texte de Lacan, Jacques-Alain Miller refait d’une certaine manière en sens inverse le chemin parcouru par Lacan tout au long de son enseignement. Je ne sais pas s’il trouve des paysages nouveaux, mais il ne cesse pas de présenter les trouvailles, les inventions les architectures de Lacan, d’une façon propre à maintenir vivant cet incroyable discours, auquel se voue chacun de nous, qui nous nous formons à cette pratique exigeante qu’est la psychanalyse d’orientation lacanienne. Un amour de la langue qui ne se rencontre nulle part ailleurs.

*Milner Jean-Claude, Clartés de tout, de Lacan à Marx, d’Aristote à Mao, Éditions Verdier, 2011.

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