WORLD WILD WEB : MARCO MAUAS Passions d’Israël : Sionisme, ontologie, existence et politique. A propos d’un livre d’Ivan Segré “Qu’appelle-t-on penser Auschwitz? » – LQ 34
[Le livre est paru en 2009 aux éditions Lignes et comporte une préface d’Alain Badiou.]
Selon Alain Badiou, les mathématiques relèvent de l’ontologie. C’est sans doute cette hypothèse, entre autres choses, qui le conduit a préfacer cet étrange livre, (dont l’auteur, Juif, vit en Israël) en ajoutant même qu’il est, avec Lacoue-Labarthe, le seul philosophe mentionné dans ses pages. Ce livre condense le malentendu fondamental qui habite les passions autour du Sionisme. L’auteur, prenant comme soutien une phrase de Heidegger, la seule que le philosophe aurait prononcé sur les camps d’extermination, tente de démontrer que l’antisémitisme est seulement le côté « empirique » de Auschwitz. Le phénomène doit être interrogé plutôt du côté de la technique, et ainsi on verra comment Heidegger, de s’interroger sur cette « fabrique de cadavres » : « meurent-ils ? », arrive beaucoup plus profondément, parce qu’au lieu d’utiliser Auschwitz pour les fins de la politique du Sionisme, nous porte vers la possibilité de « penser » Auschwitz, tache essentielle, délicate, du philosophe, qui même peut être réalisée d’une façon « réjouissante et cruelle » (Badiou (sic) « Préface »).
La seule difficulté qui demeure, pour Badiou et sa théorie des mathématiques dont l’ontologie ne voudrait rien savoir des choses, est que, comme le dit mon ami Gil Caroz, qui viendra parler avec nous au Workshopde l’UPJL en Novembre prochain (13, 10-14hs), avec notre invitée Agnes Aflalo, est, premièrement, que l’existence de l’État Juif fut déclenchée sans doute après la Shoah, et on peine à utiliser une ontologie dépourvue de la chose quand la chose est le corps même. Voila l’impensé de Badiou, de Segré…et de Heidegger. Deuxièmement, pour « illustrer » ce point, ils y sont les nombres sur les corps des prisonniers. Quelle mathématique utiliser ?
Lacan était plus juste quand il disait que le Nazisme n’avait eu « que la valeur » d’un réactif précurseur du phénomène des maniements des corps par la science, la ségrégation. Plus juste parce qu’il ne prétendait pas « penser » Auschwitz, mais se situer comme son contemporain.
Workshop de l’UPJL: “Shoah, Sionisme, et l’extrême gauche dite « lacanienne ».
Lacan, J :”Autres Écrits, Seuil, Paris, 2001,p. 588.
APPEL DES PSYS CONTRE MARINE LE PEN
Twitter Lacanquotidien
RAFAH EST LIBRE !
Lacan Quotidien Archives
Lacan Quotidien Derniers Numéros
- Lacan Quotidien n° 932 – Fumaroli : la dernière leçon
- Lacan Quotidien n° 931 – « GreekJew is JewGreek » – Joyce, Ulysses
- Lacan Quotidien n° 929
- Lacan Quotidien n° 928 – 2021 Année Trans
- Lacan Quotidien n° 927 – Éric Marty et Jacques-Alain Miller – Entretien sur « Le sexe des Modernes » – Document – Lyon va adopter un budget genré
- Lacan Quotidien n° 926 – Sexualités et symptôme : refoulement, forclusion et démenti par Agnès Aflalo – La loi forclôt l’interpretation par Ricardo Seldes – Sur un article de J. Chamorro par Ramiro Tejo, réponse de Jorge Chamorro – J’entends des voix qui me parlent, film de Gérard Miller et Anaïs Feuillette
- Lacan Quotidien n° 925 – OURAGAN SUR LE « GENDER » ! par Jacques-Alain Miller – D’une époque sans nom par Christiane Alberti – La parodia de los sexos y la ley par Neus Carbonell
- Lacan Quotidien n° 924 – Que par la voie logique par Lilia Mahjoub – Crispr lalangue, crispr lenguaje par Marco Mauas – Una ley revelada par Silvia Baudini – Le Zeitgeist et ses courants : sinthome ou fake news par Pascal Pernot
- Lacan Quotidien n° 923 – Point de capiton par M. Bassols – Politique lacanienne, aujourd’hui et demain par P.-G. Guéguen – De la corrección política y sus vigilantes par L. Seguí – Espagne : la loi sur la transidentité divise les féministes par Diane Cambon pour Marianne
- Lacan Quotidien n° 922 – Monique Wittig, le pouvoir des mots par Deborah Gutermann-Jacquet – Scilicet, donc woke ou lom sans divertissement par Nathalie Georges-Lambrichs – Las seducciones de la voluntad y de la libertad par Jorge Chamorro