L’ouragan Irène sur la Côte Est des Etats-Unis, entraîna une évacuation préventive sans précédent de la ville de New York. Les dégâts furent finalement minimes. Maureen Dowd, éditorialiste acide du New York Times écrit: Should those whose job it is to prepare for the worst be punished because the worst didn’t happen? (Faudrait-il que ceux dont la tâche est de préparer pour le pire soient punis parce que le pire n’a pas eu lieu?) Cela l’amène à se gausser des exigences des Tea Parties qui veut un « gouvernement faible », jusqu’à récuser qu’il coordonne les secours pour des catastrophes naturelles. Elle pointe les contradictions de Dick Cheney, Vice-Président de Bush : il récuse le Big Government pour Katrina, et le prône de fait pour la guerre en Irak.

J’y lis ce que j’appelle le symptôme américain. Est mis en scène un “ça ne va pas” des USA, qui se creuse et exacerbe les contradictions. Mais une constante jusque là voilée émerge et s’impose. L’identité américaine, grande chose s’imposant au monde par l’évidence d’une sorte de splendeur du vrai, apparaît de plus en plus comme symptomatique. Cela enseigne sur l’identité, cette vache sacrée d’aujourd’hui, qui se chasse paradoxalement comme Buffalo Bill chassait les bisons. Ceux-ci, fleurons du wilderness américain (rappelez-vous le film récent Into the Wild, où le héros du film sombre à la fin dans cette identité), sont aujourd’hui protégés dans les Parks. Mais la sauvagerie est partout là où la civilisation vit. Ça coince et ça foire, c’est passionnant comme jamais, surtout dit avec l’humour allègre de Maureen Dowd.

 

 


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