Chers collègues,
La rentrée débutée mi-aout s’est faite allegro, l’accélération de cette fin septembre est vivace.
Un premier point d’orgue se tiendra le 8 et9 octobre à Paris pour les
41e Journées de l’Ecole de la Cause freudienne
Praxis lacanienne de la psychanalyse
« Ce que préserve la praxis psychanalytique, ce qu’elle comporte de nature à changer les fondements de ce qui est mis au titre de l’universel, c’est l’inconscient qui par Freud a surgi pour désigner quelque chose de jamais dit jusqu’à lui. Ce qu’il convient d’en articuler comme étant sa structure, c’est le langage. C’est là, le cœur de ce que j’enseigne. » (1)
Dans l’acte de fondation de 1964, dès les premières lignes, Lacan formule ce que l’Ecole doit accomplir : « … L’organisme où doit s’accomplir un travail – qui dans le champ que Freud a ouvert restaure le soc tranchant de sa vérité – qui ramène la praxis originale qu’il a instituée sous le nom de psychanalyse dans le devoir qui lui revient en notre monde – qui, par une critique assidue, y dénonce les déviations et les compromissions qui amortit son progrès en dégradant son emploi » (2). C’est le même paragraphe que l’on retrouve en 1980 dans la lettre de dissolution. Il insiste : « objectif que je maintiens ». (3)
En effet la praxis est intimement nouée à la doctrine, comme Lacan l’énonce dans la première page de « La Direction de la cure… ».
Remarquons que la praxis a un lien avec la direction de la cure parce que la direction de la cure n’est pas la direction du patient. Dirigé l’analysant, « rabattrait la praxis à l’exercice d’un pouvoir ». Pourtant, il convient que l’analyste rende compte des pouvoirs de la parole, c’est sa tâche. Lacan remarque que cela ne peut être possible qu’à se détacher de la fascination, de la contemplation, cette fascination par exemple pour la manière dont le langage vient aux petits d’homme. L’analyste s’attache à tirer les conséquences d’un inconscient structuré comme un langage.
Ce terme de praxis est toujours là en 1980.
La praxis a partie liée avec la doctrine. Elle maintient que nous sommes orientés dans la pratique analytique, que chacun ne fonde pas sa théorie de son expérience.
« S’il y a quelque chose que la psychanalyse met en cause dans toute pratique, c’est son ressort véritable, à savoir pourquoi c’est faire. Comment pourrait-elle de cette question se défiler elle-même ? A prendre recours de quelle idéalité ? ». Dans ce nouage entre praxis et doctrine se trouve l’interrogation toujours en mouvement de ce qui fonde la psychanalyse.
Nous avons interrogé cette année dans les soirées de l’ACF « Comment lisons-nous Lacan ? » Ce fut notre manière de préparer les journées. L’apparole, la motérialité, l’inconscient structuré comme un langage etc., autant de formules qui ont balisé les soirées. Mais nous ne nous attendions pas à ce que les mots de Lacan redonnent une vie si puissante à son enseignement.
La langue de Lacan trouvera à s’amplifier dans les prochaines journées de l’ECF.

Nicole Borie

Pour s’inscrire aux 41èmes Journées de l’ECF : http://www.causefreudienne.net/

La lettre de Jacqueline Dheret est à lire sur le blog.de l’ACF RA
www.acfrhonealpes.fr .

(1) Jacques Lacan « Préface » du livre de Robert Georgin, Cahiers, Cistre, Paris, 1977, L’Age d’homme, coll. « Cistre-essai », 1984, pp. 9-17.
(2) Jacques Lacan, « Acte de fondation », 1964, Autres Ecrits, Paris, Seuil, 2001, p. 229.
(3) Jacques Lacan, « Lettre de dissolution », 1980, Autres Ecrits, Paris, Seuil, 2001, p. 31

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