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Le lycée moderne, « visage rayonnant de la France » ? par Daphné Leimann

 Publié dans le n°112 de Lacan Quotidien du 6 janvier 2012

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L’audience du procès contre le film Le Mur par Dominique Holvoet

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MISE AU POINT par Jean-Daniel Matet

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À propos du projet de règlement sur le permis de psychothérapeute.

Anne Béraud, de Montreal, nous communique le courrier qu’elle a adressé à l’Office des professions du Québec. Ce courrier a été signé par plus de 150 praticiens.

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Faut-il éviter les ruptures et les conflits ? par Carole Dewambrechies-La Sagna

J’indiquai récemment aux lecteurs de LQ (1) la promotion, faite par une recommandation du Ministère de la santé, de l’évitement des ruptures. Je rappelle le contexte : un comité d’orientation du Plan Santé mentale 2011-2015 a été mis en place et le Ministère a fait connaître les axes stratégiques qu’il recommandait et qui se rangent tous sous le chef de « la réduction et la prévention des ruptures ».

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COMMUNIQUÉ                                 Toulouse, le 27 octobre 2011  

Le théâtre Garonne, comme d’autres théâtres en France, subit depuis plusieurs semaines des pressions et des menaces

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 Castellucci for ever par Marie-Hélène Brousse

J’ai beaucoup questionné la haine, ces temps ci, celle des autres évidemment. Eh bien, elle m’est retombée dessus, selon les lois implacables du génitif en français. J’ai la haine cette semaine.

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 « Pas de rupture pour une bonne santé mentale » par Carole Dewambrechies-La Sagna

Un nouveau Plan Santé mentale est attendu pour le mois de décembre 2011. Il définira les orientations données en psychiatrie pour la période 2011-2015. D’ores et déjà le Ministère de la santé a fait connaitre au comité d’orientation du Plan Santé mentale ce qu’il pensait devoir en être des axes stratégiques. (1) Aura-t-il auprès du public psy le même succès en termes de commentaires que le précédent – qui fit en son temps les belles feuilles du Nouvel Âne ? On peut se demander d’ailleurs si le Ministère n’a pas anticipé ces réactions. Il est en effet précisé que le prochain plan ne devrait pas excéder quinze pages contre une centaine pour le précédent plan 2005-2008… Serait-ce pour ne pas irriter le lecteur, ou bien pour se faire plus discret ?

L’étrangeté du présupposé de ces axes d’orientation attire en effet l’attention et suscite de nombreuses questions. En effet, ces axes d’orientation, au nombre de quatre, ont tous pour objet « la réduction et la prévention des ruptures » (sic). Ils se déclinent selon l’axe temporel, l’axe spatial, l’axe du discours courant, et l’axe gnoséologique qui concerne l’agencement des savoirs eux-mêmes, selon la lecture que j’en propose.

Sur l’axe temporel est envisagée la vie du malade dans la durée et posé le précepte d’un accès aux soins facilité. Il s’agit d’ « améliorer l’accès de la personne aux soins psychiatriques et somatiques dont elle a besoin », d’ « améliorer la continuité des soins et de l’accompagnement aux différents âges de la vie de la personne », d’ « améliorer sa qualité de vie et son accès aux droits ». Ce souhait est un vœu pieux puisque les conditions financières de prise en charge se réduisent à tel point qu’elle devient pratiquement impossible pour beaucoup. Cette réalité est passée totalement sous silence, mais il semblerait que les auteurs du rapport y répondent par le point n°1,  lequel définit l’aide aux aidants – la famille – comme une priorité. La famille doit être soutenue pour l’aide – le soin ? – qu’elle apporte au malade et qu’elle sera souvent, entend-on, seule à apporter bientôt. Qui sait si dans l’avenir, on ne reprochera pas à cette famille de ne pas être assez « aidante » ?

Sur l’axe spatial, les recommandations reprennent l’antienne de la mauvaise répartition géographique de l’offre de soins. Il s’agit de « prévenir et réduire les ruptures selon les publics et les territoires. » De plus, l’offre de soins doit  s’adapter aux publics spécifiques : prisonniers, sans abris, handicapés. On souhaite donc « une meilleure répartition de l’offre de soin » et une meilleure information sur les modalités de prise en charge qui existent. Il est de notoriété publique en effet que si les patients ne se soignent pas, c’est qu’ils manquent d’informations sur les possibilités de soins qui leur sont offertes !

 L’axe du discours courant propose de réduire et de prévenir les ruptures entre la psychiatrie et la société. Citons : « Les représentations négatives des troubles mentaux, de la psychiatrie, des handicaps psychiques nuisent à la santé publique en tant qu’elles retardent bien souvent la demande d’aide et le recours aux soins. » Changeons donc les représentations sociales de la maladie mentale et de la psychiatrie – en la judiciarisant ? – et le tour sera joué ! Aucune question n’est soulevée sur le pourquoi, et le comment ? de cette rupture entre la folie ou la maladie mentale et le discours qui se tient dans une société donnée. Il n’y a qu’à déclarer « qu’il faut que ça change » ! 

L’axe gnoséologique enfin, a droit à un intertitre dans le Quotidien du médecin : « Sortir des conflits d’écoles ». Cette fois il faut « prévenir et réduire les ruptures entre les savoirs » qui permettent des approches « toutes utiles et complémentaires. » Le supposé qui sous-tend cette  proposition déclinée sous ces différentes modalités se fait jour : entre la continuité et la discontinuité, le Ministère de la santé préfère la continuité, entre la différence et le même, il préfère le même – il faudra nous dire à ce propos, ce que nous devons faire de la différence des sexes, qui pourrait être elle-même source de conflit ! Bref, le Ministère préfère la nuit dans laquelle toutes les vaches sont noires !

D’où vient la promotion de ce terme de « rupture » qu’il s’agit ici de prévenir et de réduire ?

Il existe, il est vrai, en médecine. On parle de la « rupture d’un tendon » sur lequel on a trop tiré et de la « réduction d’une fracture ». On insiste aussi sur la « prévention des fractures » : par l’exercice physique et un bon usage de la vitamine D. Mais n’est-ce pas ici plutôt le signe de l’incursion de la psychologie du travail dans la question de la santé mentale comme pour en rendre plus aisée la lecture alors que c’est un obscurcissement qui est au contraire produit ? La rupture des liens professionnels dans un certain type de management a été soulignée, les licenciements sont aussi de gros pourvoyeurs de ruptures en tout genre, voire de suicide. Mais s’agit-il de la même chose ?

Tout Plan Santé mentale devrait partir au contraire d’une théorie du sujet qui implique une division, une part de soi inconnue du sujet lui-même et une réflexion sur la raison et la folie qui ne se limitent pas à ce qu’en renverrait une société mal éclairée. Déjà, en 1958, Lacan soulignait que le terme de fracture psychotique (2) n’était pas adapté à ce dont il est question. Le terme sous-entend une « réduction de la fracture » comme on dit dans les services d’urgence, alors que toute théorie du sujet en tant qu’il est parlêtre, sujet du langage, implique une discontinuité de soi à soi qui constitue nécessairement le point de départ de tout Plan Santé mentale.

Au contraire, on entend bien que la rupture qu’il s’agit ici « de prévenir et de réduire », est celle qui permettrait à tout sujet d’échapper aux soins et au système que le Plan Santé mentale est censé mettre au point.

 Publié dans le N°80 de Lacan Quotidien

(1) Le Quotidien du médecin du 17 octobre 2011.

(2) «D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », Ecrits, p. 577.

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