À propos du projet de règlement sur le permis de psychothérapeute.

Anne Béraud, de Montreal, nous communique le courrier qu’elle a adressé à l’Office des professions du Québec. Ce courrier a été signé par plus de 150 praticiens.

À Monsieur le Président de l’Office des Professions du Québec,

Montréal, le 10 novembre 2011,

   Monsieur,

Nous nous interrogeons et vous faisons part de notre inquiétude, dans le cadre du Projet de règlement sur le permis de psychothérapeute, à propos du point 3 de la Section III « Cadre des obligations de formation continue », page 4447 de la Gazette officielle du Québec, du 5 octobre 2011, 143e année, no 40.

Il y est indiqué :

 « 3. Le médecin ou le psychologue qui exerce la psychothérapie et le titulaire du permis de psychothérapeute doivent accumuler au moins 90 heures de formation continue en psychothérapie sur une période de 5 ans.

Le médecin doit choisir les activités de formation continue parmi celles prévues au programme d’activités de formation continue en psychothérapie adopté par le Collège des médecins du Québec.

Le psychologue et le titulaire du permis de psychothérapeute doivent choisir les activités de formation continue parmi celles prévues au programme d’activités de formation continue en psychothérapie adopté par l’Ordre des psychologues du Québec. »

Ainsi, rien n’est précisé concernant le « programme d’activités de formation continue en psychothérapie » adopté par le Collège des médecins et par l’Ordre des psychologues du Québec, ni sur le processus de mise en place de ce programme. Le cadre balisant le choix de ces activités de formation continue n’est pas clarifié dans le point mentionné. Sur quels critères, à partir de quels impératifs, se baseront le Collège des médecins du Québec et l’Ordre des Psychologues du Québec pour adopter les activités qui seront reconnues au titre de formation continue en psychothérapie ? Nous déplorerions que l’Ordre des Psychologues et le Collège des médecins détiennent le monopole des activités de cette formation.

Exerçant la psychanalyse, notre pratique professionnelle s’est retrouvée incluse dans la Loi 21. Nous demandons maintenant que nos activités de formation continue, propres à la psychanalyse, soient reconnues et prises en compte. Les psychanalystes disposent de leurs lieux spécifiques de formation (Associations locales et Internationales, Écoles, Sociétés, Instituts) qui dispensent des formations appropriées à l’exercice de la psychanalyse. La formation de psychanalyste, nécessitant par définition une formation permanente, n’a pas à être redoublée par une formation continue dispensée par l’Ordre des Psychologues du Québec.

Les psychothérapeutes d’orientation psychanalytique, ainsi que les étudiants choisissant de s’orienter à partir de la psychanalyse, sont également inquiets de ce qui sera accrédité par l’OPQ comme formation continue acceptable, et désirent, eux aussi, avoir accès aux formations spécifiquement reliées à la psychanalyse.

Ainsi, face au flou de cet article du règlement, et devant le risque que le programme d’activités de formation continue adopté par l’OPQ (à qui le règlement laisse toute la latitude) s’avère trop restrictif, voire peu pertinent pour notre pratique de psychanalyste et de psychothérapeute d’orientation psychanalytique, nous demandons ceci : (1) avant que le gouvernement n’approuve ce projet de règlement, que nous ayons accès à ce que l’Office des professions du Québec, le Collège des médecins du Québec et l’OPQ, considèrent comme de la formation continue acceptable ; et(2) que nous obtenions l’assurance que les formations psychanalytiques soient reconnues comme formation continue.

Nous sommes d’avis que ces demandes n’entrent nullement en contradiction avec la Loi 21 qui, au point 187.3.1. de la page 10 indique :

« L’office, par règlement, détermine :

(…)

3o le cadre des obligations de formation continue que le médecin ou le psychologue qui exerce la psychothérapie ou que le titulaire du permis de psychothérapeute doit suivre, selon les modalités fixées par résolution du Conseil d’administration du Collège des médecins du Québec et de l’Ordre professionnel des psychologues du Québec, les sanctions découlant du défaut de les suivre et, le cas échéant, les cas de dispense. »

Vous remerciant de l’attention que vous porterez à ce point crucial, nous vous prions, Monsieur le Président, de recevoir l’assurance de nos salutations respectueuses.

(Est jointe la liste des signataires)

Paru dans le N°95 de Lacan Quotidien


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